1 – votre moniteur et son approche pédagogique
Je m'appelle Yannick BOUYSSOU et enseigne l’escalade depuis maintenant plus de 15 ans.
Titulaire d’une Maîtrise en Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives, j'expérimente de nombreuses activités sportives et me forme en parallèle aux métiers de l’animation en passant les brevets d’animateur et de directeur de centres de vacances (BAFA et BAFD).
A sa sortie de l’université, je participe à l’organisation et l’encadrement de séjours sportifs et crée avec l’association O.U.R.S. une école d’escalade.La relation à soi, la vie de groupe et le rapport à la nature font déjà partie de mon approche pédagogique.
En 2000, je confirme ma spécialisation dans l’escalade en obtenant le diplôme de moniteur professionnel (BEES 1er degré option escalade et activités associées) et travaille pendant 5 ans au sein de la fédération française d’escalade. J'acquiers alors une expérience certaine dans la formation et l’entraînement.
Passionné par l’éducation, je continue ma formation personnelle et m’ouvre aux « pédagogies nouvelles », à « l’éducation relationnelle » et aux techniques de développement personnel. Je suis formé à la Communication Non Violente (CNV) et à l'Approche Centrée sur la Personne (ACP).
Enseigner l’escalade devient donc aussi l’occasion de participer à l’épanouissement de la personne et des relations.
Approche pédagogique
Bien que les séances soient essentiellement collectives, je m’attache à proposer, à chacun et sans préjugé, l’activité ou le niveau qui lui convient. Les séances sont construites autour de situations d’apprentissage progressives le plus souvent ludiques ou à sensations; tout le monde étant mis le plus possible en action et en situation de réussir.
Même si l’on est amené à jouer ou à pousser le cri de Tarzan lors d’une tyrolienne, d’une descente en rappel ou de la réussite d’une voie difficile, l’activité se déroule essentiellement dans le calme. L'ambiance créée favorise la concentration, l’écoute des sensations, la communication et dehors le contact avec la nature.
Les séances sont aussi l’occasion d’en savoir un peu plus sur soi. J’utilise parfois pour cela des exercices de proprioception (écoute de ses sensations internes : comment mon corps est positionné, quels muscles sont en action et lesquels sont relâchés, comment je respire, à quel rythme bât mon cœur, …), et organise ponctuellement des moments d’échanges. Dits à haute voix ou dans sa tête, ces ressentis permettent de mieux se connaître, et l’écoute des autres permet d’ouvrir son champ des « possibles » et de s’enrichir des différences.
La qualité de la relation : à soi, à l’autre, à son environnement, et le développement de sa conscience, sont des objectifs sous-entendus de mon attitude pédagogique.
Et puisque, comme le dit l'adage : " on n’est jamais mieux servi que par soi même.", j’accompagne progressivement chaque grimpeur vers l’autonomie. En premier bien sûr vient la gestion de sa sécurité et celle de ses partenaires, puis vient l'identification de ses envies et donc des besoins et des moyens qui peuvent être mis en place ( du loisir à l'entraînement ).
A partir de cette démarche de fond, mon rôle est de m’adapter à votre projet. Le choix du site, des objectifs d’apprentissage, des conditions de pratique, dépend pour beaucoup de vos propres objectifs. Nous les préciserons ensemble …
2 - L’escalade : une activité qui grimpe
Synonyme de survie pour nos ancêtres puis réservée à quelques aventuriers, l’escalade s’est transformée en une activité de loisir avec des
orientations sportives, éducatives ou thérapeutiques.
476 000 pratiquants en 1985*,
800 000 pratiquants en 1993*,
plus de 1 million de pratiquants en 2002*.
*chiffres des pratiquants en France donnés par la FFME (Fédération Française da la Montagne et de l’Escalade)
3 - Un peu d’histoire
L'escalade en tant qu'activité sportive est née à la fin du 19ème siècle en Allemagne de l’Est.
En France, elle est certainement apparue sur les blocs de la forêt de Fontainebleau en région parisienne.
Les grimpeurs, issus ou non de l’alpinisme, ont développé une pratique à part entière en proposant des règles d'ascension, le nettoyage puis le balisage des passages escaladés. L’accès au sommet n’est plus le seul objectif. Une voie d’escalade est réussie si elle est gravie sans aucun autre moyen que son propre corps et les prises naturelles qu’offre le caillou. Le matériel du grimpeur ne sert alors plus qu’à assurer sa sécurité.
L’escalade moderne, dite « libre », est née.
Depuis l'escalade n'a cessé d'évoluer, rassemblant de plus en plus d'émules de tout âges et origines sociales.
Des falaises sont alors équipées à demeure et les premiers topo-guides apparaissent.
Les compétitions internationales voient le jour dans les années 70. Organisées maintenant sur les structures artificielles, elles donnent lieu à une « épreuve de vitesse » et surtout une « épreuve de difficulté » où les compétiteurs doivent escalader des voies crées pour l’occasion et dont la difficulté augmente au fur et à mesure de l'ascension.
La démocratisation de l’escalade arrive dans les années 80 avec la médiatisation du célèbre grimpeur Patrick Edlinger et l’apparition des premières structures artificielles d’escalade.
4 - Les grimpeurs d’aujourd’hui
Les progrès dans la recherche du matériel et des techniques de sécurité, la généralisation des salles d’escalade et la mise en place d’un
cursus de formation, font de l'escalade une activité accessible au plus grand nombre.
Les pratiquants ont de quelques mois à plus de 80 ans,
et sont issus de l’ensemble des catégories sociales.
Ils pratiquent pour le loisir, la compétition, l’éducation physique ou dans un cadre thérapeutique ;
de une fois par an pendant les vacances à plusieurs fois par semaine.
L’escalade est intégrée dans le cursus scolaire et touche de plus en plus de jeunes.
Elle favorise la mixité et peut se pratiquer en famille ou entre amis.
Si l’essence de l’activité reste la falaise, les structures urbaines font maintenant partie intégrante du paysage.
5 - Les capacités développées par l’escalade :
Bien que naturel et inné (le jeune enfant grimpe avant même de savoir marcher!), escalader fait appel à tout un ensemble de capacités. Quelque soit son niveau de pratique, cet acte peut engager complètement le pratiquant :
- son corps : il doit l'utiliser et le coordonner pour s’équilibrer et parvenir à s’élever. Il aura besoin tour à tour de sa force, de son endurance, de sa rapidité, ainsi que de ses capacités de relâchement, de souplesse.
- son mental : le grimpeur doit anticiper ses possibilités d’ascension mais aussi sa sécurité. Il doit aussi chercher et trouver l’itinéraire le plus adapté, gérer son effort, essayer parfois d’autres stratégies, ... Pour gérer sa sécurité, il doit apprendre et réaliser selon la situation le bon nœud, la technique d'assurage adaptée, utiliser le vocabulaire juste et communiquer clairement avec son partenaire.
- son esprit : le fait de s’élever, de prendre de la hauteur, procure un sentiment de liberté en même de temps que de prise de risque. Bien que très sécuritaire, l’escalade moderne demande de s’engager. L’éventualité d’une chute, même protégée et sans danger, fait peur ! et contribue donc à un travail de conscience de soi, de recentrage, de confiance en soi et en la vie. Elle favorise aussi le développement de son intuition.
- La corde reliant le grimpeur et l’assureur symbolise la réalité d’une relation forte, basée sur la confiance et la solidarité (rcommuniquer, s'entraider, partager).
6 - Pourquoi l'escalade plaît-elle ?
Un des attraits de l’escalade est de proposer des itinéraires variés adaptés à un large éventail de niveaux et de motivations. Il est possible d’être en réussite dès la première montée sans passer par une préparation physique ou technique ; en effet la plupart des parois (en extérieur comme en intérieur) proposent des ascensions proches de la montée d’une échelle, voire de l’escalier, jusqu’à l’escalade de parois déversantes dignes de Spider-Man !
Chacun peut donc choisir la difficulté de son ascension, et apprendre à se connaître tout en développant à la fois sa confiance en soi et son humilité.
Je grimpe ...
• pour prendre de la hauteur et tester mon courage,
(développe l’esprit d’aventure, l’engagement, l'analyse du risque, le contrôle de ses émotions, la confiance en soi et aux autres).
• pour ressentir le plaisir qu'a le corps à grimper, à se délier pour attraper une à une les prises,
(développe l'équilibre, la coordination, la force, la tonicité, le relâchement et la souplesse, la mobilité du corps et son maintient)
• pour son côté jeu de stratégie où il faut sans cesse deviner le bon enchaînement à réaliser tout en gérant sa sécurité,
(développe la concentration, la tactique, la prise de décision, la volonté, l'intuition)
• pour les valeurs véhiculées par l'escalade, telles que l’humilité, la responsabilisation, la solidarité, le respect d’autrui et de son environnement.
• pour le contact privilégié qu’elle permet avec la nature et les grands espaces.
• pour son accessibilité et la mixité qu'elle favorise : de nombreux sites permettent de regrouper sur un même lieu des personnes de niveaux très différents (allant parfois jusqu'aux jeunes enfants ou au personnes ayant un handicap).